C’est justement lorsque nous ne touchons plus le sol, lorsque nous ne touchons plus terre, emportés par les vents de la confusion… qu’il nous faut revenir à la terre.
Pour les pratiquants que nous sommes, le toucher de la terre, parle de revenir à nos racines terrestres, à la forme concrète que prennent les souffles dans l’instant et la forme de nos vies.
Ralentir, s’arrêter, relâcher, respirer, toucher.
C’est assailli par les trois filles de Mara, cherchant la faille par trois tentations, que Siddharta prit la terre à témoin .
La terre de sa réalisation, en contemplant l’étoile du matin.
Lorsque je rentre chez moi après un journée de soin, les mains et le coeur dans la souffrance humaine, j’éprouve le besoin de revenir à la terre.
Je vais alors au jardin ramener tout cela à la terre.
Je m’adosse à mon pin, regarde les nuages passer ou les étoiles dans le ciel, m’enivre du romarin…
Chacun, au moment où le vent souffle peut « prendre la terre à témoin », revenir à son corps, au souffle, à sa posture.
C’est par une attention bienveillante, une délicatesse infinie, que s’ouvrent les portes de Soi.
Dans ces moments de lutte et de confusion, où un élagage trop sévère peut blesser profondément l’arbre, il convient d’être attentif au besoin que suggère le moment.
Que ce soit assis sur le coussin, en marchant consciemment, revenir à la terre ramène au cœur de sa propre vie.
Là, dans le silence de la présence, tout mot peut être oublié, apparaît simplement ce que nous sommes, ce qui est.
Li Shan