Nous apprenons le récent décès du Me Wang Bo le dimanche 13 novembre dernier.
Reconnu en Chine comme Guo Jia Fei Wu Zi Wen Hua Yi Chan (patrimoine culturel immatériel du pays), il était une source inestimable de connaissances et d’inspiration, un maître généreux et respecté, un père et grand-père aimé et aimant. Son départ est une perte immense pour tous ceux qui, à travers le monde, ont suivi ses enseignements et au-delà pour l’ensemble de la communauté des arts martiaux.
Né le 1er novembre 1932 à Shanghai, il rencontra son premier maître à l’âge de six ans, le moine bouddhiste Hui Lian, qui lui donna le nom de Yuanxiu (Source de Perfectionnement). Ce dernier lui transmit l’intégralité d’une boxe très ancienne dont les origines s’entremêlent avec celle du taiji quan, le Siming Song Xi Pai NeiJiaQuan (boxe interne de la lignée de Song Xi de Siming).
Cette recherche de perfection que son maître avait identifiée chez lui dès son plus jeune âge, associée à sa passion des arts martiaux, de la calligraphie et des techniques de longévité le conduira à pratiquer, en plus du neijia quan, plusieurs disciplines à très haut niveau, tel que bagua zhang, xinyi quan, taiji quan et ce toujours après s’y être initié auprès des plus grands maîtres de l’époque, Chen Fake, Gu Liuxin, Tian Zhaolin… pour en citer parmi les plus renommés ; et bien sûr Maître Chang Yunjie dont il devint guan shan men tu di (disciple-qui-ferme-la-porte). Ce dernier lui offrit ce qu’il considérait comme son plus beau trésor, la Quan You Lao Jia (forme ancienne de Quan You), forme de taiji à laquelle il s’adonna de toute son énergie, jusqu’à son dernier souffle.
Ses connaissances, il s’est appliqué à les approfondir mais aussi à les transmettre avec patience, modestie et détermination tout au long de sa vie.
A ses disciples et élèves, il a toujours tenté de transmettre, en plus de la partie technique, les valeurs de respect des autres et de soi-même, la persévérance, l’assiduité, la volonté : toutes ces vertus fondamentales et nécessaires à ses yeux pour devenir un véritable pratiquant d’art martial.
Au delà de sa biographie, nous avons eu la chance de recevoir l’enseignement de ce maître il y a quelques années, par l’un de ses disciples directs, José Carmona, qui lui rend un bel hommage dans son article en lien ci-dessous :
L’occasion pour nous de nous remémorer cet art de grande qualité, le Taï Chi de l’ancienne école : Quan you Lao Jia.
Quelques images de cette époque à Lishan, il y a un peu plus de dix ans, suivie d’une vidéo du Me Wang Bo.