N’as tu rien oublié…
de ce que les arbres et les forêts
de ce que les herbes, les pierres et les ruisseaux
savent et se disent en secret ?
N’as tu rien oublié…
de ce que les fées penchées sur ton berceau
tous ces charmes et ces maléfices, ont conjurés ?
N’as tu rien oublié…
des sillons que la mer laisse derrière elle
sur le sable de ses regrets
qui peu à peu s’effacent
sans jamais plus laisser de traces
N’as tu rien oublié…
de cette lumière qui te fait rire et aimer
de celle dont on n’a jamais douté
de celle qu’on espère ne jamais nous quitter
N’as tu rien oublié…
quelque part, de ce que tu es
du poids si lourd porté sur ton dos
de ces fardeaux qu’on s’impose pour ne pas risquer la légèreté
et qui font ployer toujours un peu plus tes ailes mitées
La vie n’est elle qu’apparences et reflets ?
A quoi bon maudire ce qui n’a pas été,
ce qu’on a attendu et qui est jamais venu ?
Le temps passe
bientôt nous ne serons plus
qu’un souvenir,
une photo qui blanchit sur un frigo
N’oublies pas surtout
de bien fermer la porte derrière toi
car ce soir le vent est froid
Lishan