Où voulons nous aller ?

L’époque est à la recherche de la facilité.
Au refus de tout effort, de toute contrainte, de toute difficulté…
il faut du plaisir, il faut en tout s’amuser..
Le taichi est souvent pratiqué dans cet esprit.
Or, le taichi n’est pas un art facile.
Si faire des mouvements lents, souple, fluide, est relativement aisé, obtenir des fruits de cette pratique, les fruits d’une transformation du corps-esprit n’est pas gagné…
Il ne faut pas se leurrer, revêtir un manteau de détente et de souplesse une heure par jour ne fera pas de vous quelqu’un de souple, détendu et généreux…
Encore moins une heure par semaine…
Le taichi est une autre façon de regarder le monde et de se regarder…
Il nécessite de s’investir, de s’impliquer en totalité.
Mais le sens de l’effort qu’il requiert n’est pas habituel.
À vrai dire, il est inversé.
Abandonner ses vieux sentiers, ses chemins d’habitude, d’attachement, ses vieilles odeurs peut paraître amer, puis acide avant d’être sucré.
Mais la tranquillité, la joie, la liberté qu’il révèle sont illimités.
Nous devons juste savoir où nous voulons aller…
Qu’est-ce que cette voie pour nous ?
Dans cet art, comme dans tous les autres, nous pouvons facilement nous leurrer,…
Nous devons être doux, délicat et méticuleux…
Comme en bateau lors d’une traversée en solitaire, les grands principes de la navigation sont déterminés…
mais, c’est jours après jour, heure par heure, instant après instant, suivant les conditions météo, que le marin apparaît…
Sur cet océan d’impermanence, et souvent d’insatisfactions, de frustrations et de souffrances, nous sommes seuls…
Les grands principes comme des balises, de grands phares, nous aident à naviguer.
Pour parvenir à la terre des trésors, il nous faut commencer par abandonner notre poids sur la terre… nous redresser et nous orienter…
Où voulons nous aller ?
Sachant cela, nous devons découvrir et relâcher ce qui alourdit nos jours, notre corps-esprit et notre pas…
et cela commence toujours
et finit avec soi…