S’il est important que chaque discipline martiale ait sa propre spécificité, il y a malheureusement encore souvent une tendance trop marquée à séparer de façon hermétique les différentes disciplines… Boxe ou Lutte, Interne ou externe, arts chinois, du sud ou du nord de la Chine, ou arts japonais, phillipins, etc… Chaque pratique ne s’est elle pas nourrie de nombreuses influences ? Qu’est-ce qui détermine la spécificité d’un style ? Une simple étude sérieuse historique montre clairement les différentes influences qui eurent lieu, y compris dans notre Taichi chuan.
Tout n’est pas si simple !
Historiquement et géographiquement, chaque discipline s’est nourrie l’une l’autre, du fait des échanges commerciaux, des migrations et des apports intéressants de chaque culture. Comme par la migration du peuple Hakka vers Taïwan, l’Indonésie, les Philippines ou la Thailande.
Il y a par exemple un style de Taïchi Chuan dont nous avons déjà parlé, qui s’inspire directement du style de la grue blanche : Le Taïchi du Me Huang Sheng Shyan, issu du “mariage” entre le Taïchi du Me Cheng Man Ching et le style “Ming He Chuan” (Style de grue blanche de “la grue qui chante”). Ce style a d’ailleurs conservé le travail des ‘armes-outils’ de la grue blanche : perche, canne, etc…
Il existe aussi une pratique d’armes que l’on retrouve dans les arts chinois et dans les arts phillipins (qui ont reçu les migrations des Hakka)… le bâton court. Ce bâton pouvait tout à la fois permettre de s’entrainer aux techniques de simple – double sabre ou épée sans se blesser, puis est devenu une arme à part entière. Une forme de double bâtons, en 24 mouvements, existe d’ailleurs en Taïchi chuan, dans les styles Yang et Chen. Cette forme de création récente, serait née à Taïwan il y a une trentaine d’années et provient aussi des styles de grue blanche originaires du sud de la Chine.
Les “boxes du sud” (Hakka), dont fait partie celle de la Grue Blanche (Bai He Chuan), ont bien évidemment influencé toute la zone du sud est asiatique, y compris le Taïchi Chuan. On retrouve ainsi aujourd’hui dans “l’arsenal” du Taïchi, un travail intéressant de double ou simple bâton, qui permet d’aborder l’aspect martial de façon aussi ludique que cohérente.
Voici un court extrait de ce travail à l’école Lishan, qui illustre quelques-uns des aspects de la pratique du bâton court (simple et double) dans notre école. Apports personnels de sifu H.loygue qu’il a reçu de ses maîtres afin de développer certains points importants comme la fluidité, l’adaptabilité, la spontanéité, la latéralisation,…
Etudiants de l’école Lishan, si cette pratique vous intéresse, parlez-en à votre professeur si vous souhaitez être initié durant le cours d’applications martiales du mardi soir !
Emmanuel.