Le qigong est un univers vaste composé de bon nombre de techniques, de méthodes, d’écoles, de styles… Yangsheng, Daoyin, Tuna, Zuowang, Neigong,…
Parmi les différentes méthodes existants, il est une catégorie dont on parle peu en occident et qui pourtant est très répandue en Chine : Les “song gong” ou qigong de relaxation.
Les “song gong” ou “fansong gong” sont des Qigong de repos, qui s’opposent donc aux “Dong gong”, Qigong dynamiques.
Une de ces méthodes très populaires en Chine est le Song jing gong.
A la base, c’est une méthode issue du bouddhisme, qui s’est simplifiée pour devenir un exercice pratiqué au plus haut niveau de l’état chinois : Zhu En Lai, premier ministre chinois de Mao, dormant très peu, le pratiquait assidûment dans la journée.
L’objectif est le même que tous les qigong :
- équilibrer le Qi et le sang,
- harmoniser les organes-entrailles,
- perméabiliser les jingluo,
- pour renforcer le terrain, traiter les déséquilibres et apaiser le cœur.
Mais tout d’abord il convient de savoir ce que l’on entend par relaxation. L’étude du caractère nous évoque un arbre, et plus précisément un pin.
Le pin est un symbole de la tradition bouddhiste, toujours vert, toujours droit… (symbole du zen soto / chan caodong), il parle de la vitalité.
L’arbre, le végétal, représente la loge « bois » dans les cinq éléments de l’énergétique chinoise classique. Cette loge « bois » des cinq éléments (wuxing) représente la qualité de flexibilité, de souplesse des muscles et tendons. Elle est également en rapport avec la fonction hépato-biliaire.
Au passage, la saturation de cet émonctoire (foie) par une alimentation déséquilibrée ou des émotions perturbantes, empoisonne le tissu-cible de cet organe : les muscles/tendons, provoquant par exemple des « ites », pathologies inflammatoires…
Désolé, le Qigong, fusse-t-il de relaxation, ne suffira pas… Il va quand même falloir modifier votre assiette…
Mais continuons :
A côté de l’arbre, une crinière de cheval dans le vent, qui souligne l’abandon total, la fluidité du mouvement.
La relaxation dans le sens chinois, serait alors ce relâchement très conscient à la fluidité des souffles en soi, pour retrouver sa flexibilité naturelle.
Cet abandon se manifeste par la décontraction totale des muscles et tendons et de toutes tensions vers la terre.
Mais attention, cet abandon n’est pas un abandon inconscient menant au sommeil ou a un demi-sommeil, comme on le voit en occident, mais plutôt conduisant à un état spacieux, clair, d’ouverture à la circulation des souffles en soi.
Le retour à la libre circulation des souffles restaure l’espace et la clarté originels. Ce qui se manifeste par un aspect fortement vitalisant.
Ce qigong se compose de deux parties :
- La première consiste a prononcer mentalement le terme song (qui signifie relâchement) en parcourant mentalement trois lignes corporelles précises.
Méthode :
- Dans un premier temps on suit le mouvement naturel du souffle au dantian.
- Puis, avec l’intention et sur l’expiration, suivre une première ligne qui va de taiyang jusque au zhongchong (9 péricarde).
- Puis une deuxième, qui va de paeroe (20 dm) à yinbai (1 rate).
- Enfin une troisième, de paeroe (20 dm) à yongquan (1rn)
On parcoure ces trois lignes trois fois, les unes après les autres, en prononçant mentalement le mot « song », en restant sur le dernier point un peu plus longtemps. A la fin, on revient au Dantian et on peut recommencer.
- Une autre méthode consiste à descendre de la tête au pied, soit avec une visualisation d’un liquide ou d’une couleur, soit simplement en parcourant les différentes zones corporelles, zones par zone, en prononçant le « song » deux ou trois fois, puis on descend.
Sur une zone malade, on peut rester 21 fois avant de poursuivre. A la fin, on peut descendre tout le corps avec une vague de la tête au pied, toujours accompagnée du « soooooonnngggg »…
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